Actuellement le peintre sculpteur Christian Debout expose à Marseille dans un somptueux lieu « FINE ART INVEST » de 600 mt, au 36 rue de la République qui accueille dans son espace des plasticiens contemporains comme Seen, Bernard Brandi, Christian Debout, Combas, Jean Diego Thielen... et bien d’autres. Aperçu multiple, cet éventail sur L’art contemporain.
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Le livre de la rentrée, "Comédies Françaises" d’ Eric Reinhardt. Notre héros,
Dimitri idéaliste révolté ou le Verbe littéraire sous toutes ses facettes,
romanesque et brutal, monde de privilèges, zones d’haute tension,
d’harcèlement politique, multiples icônes féminins, énigme autour du genre,
a la Donna Haraway et son contraire, amours pluriels...
L’ Univers du Pouvoir, et sa pression dans le « territoire »
de l’innovation, de l’Art, d’Internet.... Ses débuts, avec L. Pouzin versus A. Roux...
Le Sexe, et ses corolaires, le Théâtre (sa passion). Il va parcourir un moment extreme de la
peinture française, les Surréalistes, vérité historique, et haute fiction d‘humour, et de délire
littéraire....
L’Architecture urbaine....L’auteur nous « pousse » vers les déambulations du personnage autour
de quelques villes, rêvant de ruelles biscornues, aux anciens pavés, des trottoirs d’autrefois, se
refusant à assumer la réalité de notre cadre contemporain, le forcing urbanistique de rues
piétonnes, dont l’ennui se mêle a la certitude d’être, que « l‘Homus consommateur » formatage
unique dans ce décor aseptisé, ou disparait toute poésie... Dimitri se perd à Madrid, cherchant
désespérément la rencontre, à Paris criant le désir de l’assouvissement de cette rencontre
essentielle, à Bordeaux la dérive vers Anais ,« la velue »... Et à Perros Guirrec, le rendez-vous
fatal... Livre insolite et sonore, où toute l’organisation narrative, devient "textures organiques »,
planant dans un virtuel charnel...d’une obsessionnelle esthétique composite...
stepffer-tiphaine
I N V I S I B L E
g a l e r i e
Présente
CHRISTIAN DEBOUT
L E S E N V E L O P P E S
1982-2018
VERNISSAGE le JEUDI 31 MAI 2018 à 18H
Du Jeudi 31 Mai au 30 Septembre 2018
dans les locaux de Mr ALAIN ISNARD & Mme VANINA VEIRY SOLLARI
3 PLACE FELIX BARET 13006 MARSEILLE
Galerie INVISIBLE Contact galerie : 06 18 17 27 82 // invisible.galerie@free.fr Facebook
Contact : CH. Debout : 06 84 08 60 74 // mille.plateaux@orange.fr
ENVELOPPE BLANCHE
1979 : Centre Georges Pompidou, exposition Salvador Dali, réalisation de la ( Kermesse
Héroïque ) Environnement spécialement conçu par Salvador Dali réalisation Christian Debout
1979/81 : Assista nt du sculpteur César.
1980/81 : Centre Georges Pompidou, exposition Paris-Paris, reconstitution des mannequins de
l’exposition surréaliste de 1938. Christian Debout
1982 : Théâtre d’Aubervilliers, Purgatoire à Ingolstadt, ms Hans Peter Cloos, décor Jean Haas
Peinture Christian Debout
1988 : Soirée TF1, Espace Cardin, lancement de la chaîne, réalisation Conception peintures
Christian Debout
1991 : Hall de nuit, Théâtre de la Bastille mise en scène Chantal Ackerman peintures
1994 : Centre Georges Pompidou, Exposition Pathé Cinéma. Réalisation peinture
1995 à 2000 : associé à la société de décors - Conception et réalisation - 1 point 3 - Montreuil . 1996 : Théâtre National de Narbonne, Lajeun e fille et la mort, chorégraphie de Myriam Naisy . conception du décor
1999 : Musée du Jeu de Paume, Exposition Gutai reconstitution de la robe électrique de Tanaka
1999 Fondation Cartier, exposition Comme un oiseau. Conception et Réalisation du décor 2001
Création de la SARL Mille Plateaux Conception et Réalisation de Décor
2002 : Arjo Wiggins -exposition Conception et réalisation événement Couvent des Cordeliers
2002 : Albin Michel, décor du Salon du Livre à Montreuil
2004 : Réalisation et conception de Exposition Rebeyrolle, Villeneuve la Garenne
2006 : Réalisation de la tornade au Palais de la Découverte
2008 : Réalisation et conception de l’exposition Villeglé, Villeneuve la Garenne
2016 : Réalisation du décor " L ’Homme assis dans le couloir " Mise en scène de Gabriel Garran
2017 : Aide Scénographique << Nu dans le bain >> Mise
ENVELOPPE FER ENVELOPPE FEUILLE D’OR
Idoles
Avant les enveloppes de Christian Debout, et le mystère qu’elles nous convient à partager, il y a un autre mystère, il y a un autre secret : la rencontre avec un peuple de statuettes de marbre, des idoles cycladiques exécutées il y a entre quatre et cinq mille ans - statuettes dont se souviendra, au début du XXème siècle le Brancusi du Baiser, et qu’un Christian Debout encore étudiant aux Beaux-Arts de Paris découvre en 1976 à la faveur d’un voyage en Grèce. Ces idoles nous frappent encore aujourd’hui par leur simplicité à la limite de l’abstraction : têtes ovales et plates basculant vers l’arrière où saille un trait unique - le triangle du nez - corps quasi rectangulaire aux jambes et aux pieds robustes et bien campés, simple incise figurant le pubis... Mais surtout, il y a les bras croisés.
C’est ce geste - angle souvent droit des coudes, bras parallèles, mains invisibles - qui, avant tout, a parlé à Christian Debout. À combien de nous est-ce arrivé qu’une statue dise, voire révèle quelque chose, par-delà le temps, et comme pour nous seul ? Si la langue des étrusques est perdue à jamais, il est clair que L’Ombre du soir s’adresse à nous, comme elle s’est adressée au poète d’Annunzio ou au jeune Giacometti : par-delà la suggestion de Jean Genet que l’œuvre est offerte à l’innombrable foule des morts, supposons qu’elle s’adresse aussi à la foule tout aussi innombrable des " pas encore nés ".
C’est ainsi que ce geste s’est transmis au jeune Christian Debout. Geste qui me semble signifier : " je protège mon secret, mais en le protégeant, je lui permets de se conserver et, par là-même, de se transmettre ". À peine avait-il produit sa première enveloppe, sur un format très modeste, que le mot " idole " est venu à l’esprit de Christian Debout. Ainsi, le mystère des bras croisés ressurgissait dans ce premier pliage, où l’objet usuel, dans sa confection-redécouverte, accédait aussitôt au statut d’objet sacré. Bientôt promise au statut d’objet obsolète - et par là même non moins sacré - l’enveloppe classique recèle au moins deux secrets (j’ai eu envie d’écrire " deux spectres ") : la trace du geste sur la feuille de papier, et le mystère de son contenant. Par ce dernier point, elle rejoint le mystère des bras croisés sur un secret qui, s’il ne se dit pas, se transmet.
Au temps de la révélation - temps qui suit, voire accompagne la production de l’enveloppe originelle - suit celui de l’intention : cette idole ressurgie sous une nouvelle forme, Christian Debout va, presque aussitôt vouloir la décliner, la révéler au monde, la " mettre en majesté ", désir concomitant au travail du jeune peintre qui se cherche, porté par l’œuvre de ceux qu’il se reconnaît pour maîtres : Rothko, Matisse... Il va donc produire sa première série d’enveloppes, exposée à la galerie Stadler en 1982 : de très grands formats monochromes, de couleur vive, réalisées avec des pigments broyés à l’huile, afin qu’elles continuent à " flamber " - leur vivacité protégée des possibles assauts du temps.
En 2010, Christian Debout revient s’installer dans la maison familiale, au pied du Luberon, où les premières enveloppes ont vu le jour. Avec ce retour aux sources, il en amorce tout naturellement un autre, revenant à ses " idoles ". Or entre 1982 et 2010, il y a eu les Ouvertures, libre déploiement, sur la toile, de la couleur et du geste ; les Hautes pâtes, grandes toiles où les couleurs qui se heurtent et la matière - épaisse - témoignent de la sensualité et de l’âpreté du travail au sol ; les Quatre Éléments, conçus pour l’immensité de la Chapelle de la Salpêtrière.
Enfin, la série des Oliviers précède et annonce le retour à l’enveloppe : forme qui permet à la fois à l’artiste - concrètement et conceptuellement - de tout contenir de son art, d’en accueillir les mutations passées et à venir. Des feuilles d’olivier, si souvent représentées, à présent collectées à même la branche et collées sur un cadre de bois sculpté, naissent les premières enveloppes végétales. Puis, de l’origine - la feuille - l’artiste revient à sa représentation : à partir de la toile peinte de grand format, il réalise un pliage qui, devenu enveloppe, élude une partie de l’œuvre originelle tout en en proposant une nouvelle aux regards - rejoignant en ceci l’éloge par Mallarmé des ouvrages aux pages " non coupées ", dont une partie demeure cachée au lecteur. Le retour à la maison des aïeux ouvre également à Christian Debout un nouveau champ d’expérimentation : Les enveloppes incorporent matelas, rideaux, dentelles, boutons de mercerie, sacs en grosse toile : autant d’humbles vestiges soustraits à une maison aimée, autant de possessions intimes devenues reliques sacrées. Puis viennent les sculptures : fer, bois, pierre...
L’enveloppe en métal émeut en ceci qu’elle appelle à un geste impossible : le déplié. On n’ouvrira jamais cette enveloppe-là, enveloppe plus que scellée, enveloppe soudée, dont le pliage est rendu plus irrévocable encore par le travail de la rouille. J’y vois une poésie semblable à celle de ces chars indiens taillés dans la pierre, dont on se prend à rêver qu’ils s’animent et se mettent à rouler. Quant aux enveloppes de bois et de pierre, leur fabrication - contrairement aux enveloppes de métal - ne relève plus du pliage. On songe au mot attribué à Michel-Ange : " le sculpteur ne peut représenter que ce qui était déjà dans la pierre ". L’enveloppe contenant, était donc contenue dans le matériau.
Une enveloppe en pierre blanche, parmi les plus récentes, nous arrête, comme si elle cherchait à nous dire quelque chose. Alors nous comprenons... À l’image de cette enveloppe en pierre blanche du Lubéron, arrachée par Christian Debout aux fondations de la maison des aïeux, s’en est fugacement substituée une autre : la statuette de marbre aux bras croisés, la petite idole des Cyclades.
Dorothée Zumstein, Robion, 24 octobre 2017
Dorothée Zumstein est auteur et traductrice. Elle a écrit une dizaine de pièces, parmi lesquelles Never Never Never, Mayday, L’Orange était l’unique lumière, Mémoires pyromanes, Alias Alicia, Harry et Sam - pour la plupart parues aux éditions Quartett. Elle a traduit plusieurs pièces de Shakespeare pour la scène. La Tempête de Shakespeare et de Massacre à Paris de Marlowe sont publiées aux Nouvelles éditions Place. Ses pièces et traductions ont fait l’objet de plusieurs créations (Théâtre des Célestins, Théâtre de Sartrouville, Théâtre de la Colline, Subsistances, Comédie de Clermont, CDN de Reims, CDN de Besançon, CDN de Rouen etc...