Etrangement parée
pour le bal de l' asile
Tu désires voler sur les rochers du sort
Alors que les furies sont devenues patientes
Grâce aux nouveaux psychiatres, ces bergers de la haine
Je te salue, démente.
Au centre du désert
sans baisers, ni caresses
Des sectes aux gourous feignant la différence
Se disputent l'opium pour asservir l'enfant
Que parfume le sang versé par l'innocence.
Je te salue, démente.
Tout enfant est un
fou, le fou n'est qu' un enfant
Quand sa tête repose sur sur le divan de plumes.
Les Diafoirus entre eux, très fiers, se congratulent
Bercés par le roulis des certitudes molles.
Je te salue, démente.
Toute damassée
de portes sans issues ni secours
Tu nous tiens par la fête et surtout par l'étrange.
Phantasmes et fantômes sont venus d'ici- bas.
Ta cervelle te regarde et ne te connaît plus.
Je te salue, démente.
Tu galopes, inconsciente, en chevauchant Sigmund
Ou ses disciples creux, sans école buissonnière.
Héritières du carcan, purgées de tout amour
Leurs têtes vont sombrant dans la norme grégaire..
Je te salue, démente.
Murée dans
le cachot de ton retranchement
Tu distilles l'ennui, goutte à goutte, du temps
Craignant de naufrager sur ton sommet flottant
Cernée par des rancœurs fatalement exactes
Je te salue, démente.
Planant sur un déluge
à peine universel,
Au cœur de ton chagrin tu triomphes, ignorant
Le déploiement d' étoiles dans ton sillage noir:
La vierge, la vivace, la belle apocalypse.
Je te salue, démente.
Arrabal