JIRÔ, TANAKA, KANAYAMA, SHIRAGA "Réflexions sur le mouvement "GUTAÏ" // EXPOSITION du JEU de PAUME 2004
jeudi 16 septembre 2010
par Administrateur- tiphaine

Réflexions sur le mouvement "GUTAÏ"

JIRÔ, TANAKA, KANAYAMA, SHIRAGA. Exposition du Jeu de Paume

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Le Gutaï ,ou "Gutaï bijustu kyokai", c’est à dire "association d’art moderne" est un grouped’artiste japonnais formé en 1954 par Yoshihara Jiro. Jugé aujourd’hui comme l’un des groupes des plus important de l’avant-garde international des années 1950- 1960, les artistes "chercheurs" du Gutaï manifestent les prémices de l’art corporel ,conceptuel, minimaliste ou happening. Le Gutaï exprime la volonté de rapprocher toutes les formes d’art contemporain pour produire un art expérimental en perpétuelle remise en question. Jiro défini ses travaux ainsi :"le but de l’art Gutaï est de créer la situation apte a cerner la beauté inconnue par tous les moyens envisagés sous tous les angles".

Yoshihara Jiro La peinture de Jiro est une superposition volontairement intense de la matière. L’huile est appliquée en crêtes ,piques et arrêtes ,elle aspire a devenir volume. Dans son "sakuhin"(œuvre) de 1957, il exploite les tons blanc cassé ,beige claire et ocre jaune. es gammes, proches de la non-couleur blanche, traitées violemment dans une désorganisation cellulaire, confert a l’œuvre un caractère organique."Sakuhin" de la naissance dans le chaos immaculé du blanc. L’impression de la vie fraîchement présente est renforcée par de petites taches noires. Jiro peint ainsi une loi universelle, la création possède en elle la destruction. L’œuvre naissante contient sa mort. Les traces laissées dans la patte fraîche peut etre associe a un autre principe, rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme. L’énergie est donc la plus importante des composantes créatrices et destructrices. Traduite dans la peinture par des traits énergique multidirectionnel creusés dans la couche. Dans le "sakuhin" de 1960, le traitement pictural est proche de celui utilisé dans l’œuvre de 1957. Le fond est entièrement noir, la matière est plus ou moins épaisse, l’ambiance n’est plus celle d’une oeuvre naissante, mais celle d’une œuvre en transformation. Des touches de blanc salle sont disposées sur les trois-quarts inférieure de la toile, elles sont volontairement alignées sur des axes imaginaires verticaux. La symbolique du trait verticale, c’est une volonté de mutation ascendante, donc positive. La touche éparpillée veut se regrouper. Dans le quart supérieur du tableau, la touche devient courbe énergique. La transformation a eu lieu, sous le regard du spectateur l’instant du changement c’est a jamais imprimé.

Astuko TANAKA "Sakuhin"1963. Robe Electrique par Christian Debout( reconstruction sous la direct.Mme Tanaka)

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Tanaka m’est apparue comme fortement marquée par l’impacte de la lumière colorisé. Elle travaille sur le point et la trace laissés par une lumière convergente. Ces toiles sont composées de cercles de couleurs entourés de disques colorés entre lesquels circulent une multitude grouillante de traits de couleur. Le fond est blanc, il permet le libre échange des couleurs et accentue l’interaction des traits et des surfaces. Le cercle explose, il s’étale uniformément dans toutes les directions et subit dans sa course les transformations liées à la distance et au temps.(référence à la physique) Par exemple, le bleu devient rouge lorsqu’il passe de l’espace temps du cercle à celui du disque. Dans un autre cercle, le rouge implose instantanément en noir .Ainsi la couleur peut subir les mêmes effets qu’une énergie mobile dans le temps. L’utilisation du fond blanc permet à la matière couleur de respirer. Le blanc est a la fois un surplus d’énergie est un vide oxygénant. Dans ses "sakuhin" de 1957 et de 1961, elle accentue les caractéristiques du fond blanc en y opposant la matière noire. En utilisant une peinture laquée noire qui reflète les sources lumineuse, elle m’amene a cette réflexion :le noir peut-il être véritablement plus lumineux que le blanc ? En utilisant certains matériaux, extrêmement réfléchissant, le noir trompe et donne l’illusion de luminosité. ais l’artifice ne change pas la nature propre a chaque couleurs, il la dissimule. Tanaka expérimente les manéges sur la couleur. Toutefois, le noir conserve son aptitude imposante et le blanc ses caractéristiques explosantes. La projection sur la robe électrique m’est apparue la plus expressive. Cela démontre très clairement pourquoi Tanaka peint ses "sakuhins". Apparition futile de la tache lumineuse colorée, impression de constellations en mouvement, explosion, passage furtif et implosion sur le support.

Aki ra KANAYAMA Kanayama utilise le fond blanc sûrement pour ses caractéristiques expliquées si dessus. L’œuvre par du trait en mouvement aléatoire qu’il superposent. Ceci engendre des zones de densité variables, dans un spectre des couleurs plus ou moins lumineux. Le mouvement générale tourbillonne, c’est un vortex. Je pense que pour Kanayama, les mouvements engendre le mouvement. En utilisant un petit robot à roulettes sur lequel sont accroché des pinceaux pour répartir les traînées de couleur, il démontre que le geste plus ou moins réfléchi du peintre n’a plus le monopole sur la toile. Ainsi, l’oscillation mécanique non déterminée, voir irraisonnée, devient par superposition construit et raisonnable.

-   Kasuo SHIRAGA : Les "sakuhins" de Shiraga s’ont véritablement imprégné d’un esprit de Japon légendaire. Les coups de pieds énergiques donnés dans la patte colorée sont des interprétations approchant la calligraphie de figures mystiques du Japon féodal. Le plus impressionnant c’est que l’on devine ses histoires sans lire le titre. La peinture devient médiateur, elle n’est plus réservée aux yeux et s’offre à l’âme. Les couleurs sont de la poésie, elles s’accordent avec assurance. Univers fantastiquement équilibré.