Installations vidéo et images numériques.
Sébastien Roche
dimanche 5 février 2006
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Les propositions de Sébastien Roche nécessitent cette distance ouvertement mentale sans laquelle leur intelligence et leur force singulières risqueraient le quiproquo. Mais elles contiennent en elle-même un autre questionnement actuel. Si, il Y a trente ans, les artistes transféraient l’espace physique de la sculpture dans l’espace mental des "statements", n’était-ce pas une manière de pressentir qu’aujourd’hui, dans une évanescence des repères traditionnels, l’exacerbation de l’espace mental collectif et individuel habite le quotidien. Dans ce’ cas, où trouver le quotidien si ce n’est dans les sites de transferts de flux, dans les carrefours de tout genre ? Mais peut-être sont-ils encore trop rutilants, brillants et scintillants. Quand le temps aura rongé leurs surfaces trop lisses, quand ils seront usés comme le complexe déglingue du film de Win Wenders, "Jusqu’au bout du monde", entre Saint Etienne et Givors, alors l’art de Sébastien Roche y trouvera de quoi y développer ses étonnantes et non moins généreuses facéties. (Qu’on se souvienne que l’artiste médiéval était avant tout un maître dans la mise en scène de facéties plus ou moins cruelles !)

Alain Charre historien de l’art et de l’urbanisme

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