MICHEL JAFFRENNOU
a la GALERIE STADLER
dimanche 4 octobre 2009
par Administrateur- tiphaine

EXPRESSION D’ARTISTE

MICHEL JAFFRENNOU

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Interdit de lever les yeux, accident possible (galerie Stadler 1973)
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Visiteur cherchant la sortie dans la forêt des signes -( Galerie stadler 1971)

Stadler est venu voir (les oeuvres en cours présentées dans le jardin de banlieue de mes beaux-parents,) un jour de neige, me confia malgré tout sa galerie pendant qu’il était en vacances. A son retour. il chercha son bureau situé au fond de la galerie, dans la troisième pièce. J’avals peint la vitrine en noir, disposé une jungle de 60 sculptures florales cannibales, à l’intérieur desquelles étaient disposés des lampes et des haut-parleurs. Des câbles électriques usagés couraient sur le haut des murs vers ma première machine qui tenait dans une authentique boîte à chaussures. C’étais mon premier programme sous forme d’un axe encastré dans un moteur de portière de voiture, supportant des galettes de plastique avec des encoches qui déclenchaient des contacteurs électriques. Ça a marché les quinze jours de l’exposition On entendait des cris déchirés-déchirants. Les lumières créaient des ombres à faire peur à un vampire. Pas plus de deux ans plus tard, je me retrouvais encore chez Stadler, cette fois pour un environnement d’un autre type, en collaboration avec mon plus vieil ami 18. J’étais obsédé par les labyrinthes et quand j’ai expliqué à Rodolphe Stadler le « concept » de mon exposition, il me confia à nouveau les clefs de sa galerie pour l’été. Cet été 73 fut consacré à la conception et la réalisation. J’avais rencontré un groupe « médiumnique » qui, inspiré par l’antipsychiatrie de R.Laing 19 se livrait à des séances de transmission de pensées théâtrales, surtout pas spirites. Il y avait aussi un danseur mexicain typé Aztèque, une danseuse américaine qui donnait des cours de Post Modern Dance, mon copain poète 20 qui écrivit un texte pour les spirites. Les derniers venus dans l’aventure, un groupe hard rock rencontré à Angers, le pétard entre les dents. Machines et programmes développés par la suite
-  Machines pour le Plein de plumes (4 vidéodisques), Electronique Vidéo Circus (6 magnétoscopes et un générateur de noir pour 50 moniteurs,) Vidéopérette (12 magnétoscopes pour 6 vidéo projecteurs, 20 moniteurs et 15 moteurs à fonctions diverses
-  Logiciels « La boîte à outils » du cédérom Jean Tinguely museum, le piano à comportements de Diguiden », le piano à images de « Via Kaboul », « Demon-demos, the phantom public » exposition de Bruno Latour au ZKM de Karlsruhe Le vernissage serait un grand happening. Il le fut :
-  Le film tourné était à moitié impressionné sur la pellicule.
-  La pièce de théâtre de Jean-Pierre Balpe était inaudible.
-  Les spirites étaient en transe bien que muets comme des carpes.
-  Le rock rockandrollait dans le bureau de Rodolphe en fuite au premier étage. Il y eut même un carambolage rue de Seine car nous avions fabriqué un mannequin que nous avions suspendu au-dessus de la galerie dont les vitres étaient peintes en noir évidemment. Le chauffeur n’aurait pas dû lever les yeux sur Germaine dont la minijupe flottait au vent 18 Alain Clerc Ourgan, aujourd’hui plasticien 19 « La politique de l’expérience » Editions du Seuil. 20 Jean-Pierre Balpe aujourd’hui Pape de la littérature générative.

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A la goélette (galerie Stadler - 1973)
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endroit-envers (Galerie Stadler - 1973)

Le public, devant tant d’agitation dans un labyrinthe où ne pouvait que rôder le Minotaure, s’interrogeait sur le sort qui lui était réservé. Pourtant, malgré ces performances, spectacles et environnements, c’était bien de la peinture que je voulais faire :
-  Trop solitaire et sujette au « syndrome de l’atelier »,
-  Nervosité â cause du poids de l’histoire de l’Art 21. Mais la performance me chatouillait, Un certain « ZIZI , substitut idéal » 22 se produisit dans la Galerie Stadler fermée entre deux accrochages. Seulement sur invitation. Période mystico-psycho -machin-truc avec :
-  Des anges,
-  Un accouchement avec placenta en gâteaux pilés à consommer sur place,
-  Une petite ambulance traînée en laisse par votre serviteur performer. Ça sentait le joint post baba. 21 « La collection » 1998 ; cédérom pour le Musée national d’Art Moderne du centre Georges Pompidou 22 créé pour la thèse de Leigh Landy sous la forme d’un livret d’opéra. Voir son étrange ressemblance avec Diguiden

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Je me demande ce que c’est (galerie Stadler - 1973)
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Carte postale (Galerie Stadler - 1973)

« Opus international », novembre 1973 Accrochée au garde-corps extérieur d’une des fenêtres de la galerie, une nana plutôt replète, vêtue de collants, de chaussures et d’une jupe rouge, effraye les passants de la rue de Seine ; il leur faut quelques secondes pour réaliser qu’il s’agit d’une poupée. Cet élément fait partie du "Labyrinthe en Dimensions" de Jaffrennou. Le spectateur qui franchit le seuil de la galerie, obstrué par un rideau, est invité à faire le parcours des "mythologies" très personnelles de l’artiste. Sons, chants, téléphones, autres objets, textes, structures, dessins, etc., et même un arbre de Noël ; façon comme une autre d’extérioriser son ego.

’Le Figaro", octobre 197

« Le Figaro », octobre 1971 CLAUDE ROGER-MARX (extrait) Appelant à leur secours des théories pseudo-scientifiques, pseudo-poétiques, pseudo-métaphysiques, et un vocabulaire délirant, telles œuvres, qui prétendent avoir jouté d’immenses efforts, ne peuvent dissimuler la hâte avec laquelle elles ont été conçues et exécutées. Rue de Seine, devenue la rue malsaine, comme dans d’autres quartiers de Paris, peintures et sculptures avancées prolifèrent aussi dangereusement que certaines cellules du corps humain.-

"Le Jardin des Arts", novembre 1971 PIERRE-CHARLES NIVIÈRE (extrait) Je m’étais follement intéressé à l’itinérographie que ces deux jeunes arteurs, Altman et Jaffrennou, enseignent à la galerie Stadler, le tout avec scénographie d’Henri Daligni et , illustration sonore de Serge Allain. Si quelqu’un voulait démontrer que la galerie puisse devenir un laboratoire expérimental, Monsieur Stadler l’a brillamment démontré avec ses jeunes hôtes. Toutes ces sciences auxquelles je n’ai jamais rien compris participent à toutes ces créations qui restent, face à mon ignorance, le summum de la fascination.