ANTONIO RODA
Peintre sud-américain ? ou européen ? "A L’AMI" Texte de MANUEL DE ANDREIS
lundi 6 juillet 2009
(JPG)

roda "la logica del tropico" 1997 óleo 125x150 col. Diego Martinez

(JPG)
(roda_8_Flores_12_1987_oleo_14 4.5x200_col._Camila_Botero-2.j
(JPG)
roda_9_Litografi

(JPG)
roda_peinture_abs_1_Escorial_ 1961_oleo_130x160_col._Roda

RODA, L’AMI Tonio, (diminutif d’ Antonio), que j’ai toujours utilisé pour m’adresser à lui), je l’ai connu à Barranquiila. Il venait de s’installer à Bogota avec sa femme et son fils Marcos. Espagnol et catalan, il avait quitté la Barcelone de son adolescence pour aller à Paris, En y arrivant, sa décision d’été peintre était déjà prise. I ! découvrira un Paris en effervescence, coeur culturel de l’Europe, riche en idées nouvelles : la peinture, la littérature, le cinéma, la politique, sujet tabou dans l’Espagne de Franco, Picasso dont il aura du mal à s’en débarrasser, mais qu’il aimera toujours, Sartre, Camus, le Néoréalisme italien, le communisme.Il n’adhérera jamais, mais gardera toujours un esprit contestataire et marginal li connaîtra de nouveaux amis fera la fête. Il retrouvera une amie d enfance, étudiante à Paris, Maria Fomaguera, et c’est avec elle et leur premier fils (de cinq) qu il découvrira la Colombie. Maria, catalane, était née dans une ville lointaine d Amérique, Barranquillia. En 1955 Bogota, la capitale de Colombie, située dans un haut plateau de la « Cordillère de los Andes », à 2.6OO mètres d’altitude, est une ville froide et solennelle que Tonio trouve hostile. Pour leurs premières vacances les Rodas vont descendre sur la Côte Caraïbe, dans un village balnéaire, Puerto Colombia, à 10 kilomètres de BanranquiIlia, chez une tante de Maria. En ces années 50, Barranquillia, située à l’embouchure du grand fleuve Magdalena, est le plus important port fluvial et maritime de Colombie, par ou va s’introduire le modernisme. Ville d’esprit caraïbe, avec un mélange de populations venues de toutes les régions du pays et de l’étranger, extravertie, cordiale et pacifique, défoule sa violence dans les fêtes du Carnaval, Barranquîllia est vue depuis Bogota comme une ville ou l’on vient pour s’amuser, non comme une ville culturelle. Mais dans un bar d’amateurs de chasse, de football, d’alcool, et de discussions interminables, "La Cueva", quelques hommes unis par une grande amitié et leur passions pour toutes les formes d’Art, vont se réunir. Ces hommes encore jeunes sont : Garcia Marquez qui n’a pas besoin d’être présenté, Obrégon le peintre le plus doue et le plus brillant, l’écrivain et journaliste Fuente Mayor et Vargas, les intellectuels du groupe, journalistes parmi les meilleurs du pays. Ils se réunissent presque tous les soirs pour boire, parler, surtout la nuit et, sans se prendre au sérieux, parlent de ce qu’ils aiment. Ils deviendront tous célèbres dans leur pays et l’un d’eux dans le monde. Moi, architecte récemment diplômé et de retour dans ma ville natale, je deviens leur ami et fréquente la Cueva. Tonio débarquera à la Cueva et y sera accueilli à bras ouverts l’ atmosphère décontractée et cordiale, ou, sous une apparence légère, découvrira le talent et !a passion qui animent ses nouveaux amis, et Tonio les peindra tous dans un tableau suspendu pendant des années a la Cueva. C’est donc à la Cueva que j’ai rencontré Roda, qui deviendra mon ami le plus cher pendant presque 50 ans.