Théatre
Roméo Castellucci (vu et pas corrigé) par Tiphaine Stepffer
« Berlin.#.03 »
vendredi 3 février 2006

Societtas Raffaello Sanzio

Tragédie Endogonidia

BERLIN.H O3

Onze épisodes, onze villes. Au delà, un registre plus ambitieux d’un nouveau concept du théâtre et d’une recherche d’un langage multiple adapté, et construit autour de la différence.

Sur scène, une femme s’acharne à nettoyer le sol, dans un lit, caché, un enfant mort ? Crime, assassinat ? Dans la semi-pénombre, des faisceaux d’une lumière iridescente nous laissent apercevoir.... Castellucci nous ouvre les portes de l’histoire de la honte, Berlin#.03.

La société se transforme, se délie, les groupes deviennent de plus en plus différents, et surtout ne partagent plus les mêmes désirs, ne croyant plus aux même idées. Les sociétés sont scindées, et ce sont là les raisons de transformations, de dédoublements de cette aventure théâtrale.

Et pourtant cette chambre et son personnage nous transportent en Grèce Antique, les immolations, les sacrifices pour apaiser les dieux, du classique, un cerveau multiple s’installe, c’est de l’intelligence artificielle, théâtre allégorique, tragédie, la classique célébration de l’acte fondateur, dans ce décor, la douleur, le sexe, l’obscène, les jeux d’enfants, la cruauté, et la mort, explosent.

Ces visions sont illuminées, cage de transparences, jeux d’ombres, pénombre lunaire, beauté chiffrée d’un rêve millénaire, la maîtrise de nos destins. L’instinct le plus primitif, le meurtre, ouvre cette cérémonie Les tableaux se déroulent sans textes, opalescence charnelle et gestes interdits, Roméo Castellucci nous oblige à voir en dehors des protocoles de la convenance esthétique.

La vérité s’impose, brûlante à nos yeux, unique et singulière, les fragments de cette histoire se plient à l’orchestration de l’unité finale.