Poésie
Philippe Guénin
lundi 10 septembre 2007
Philippe Guénin, né à Paris en 1965, est l’auteur de quatre ouvrages de poésie : Tessons de lune (Mercure de France), Chants d’aluminium (Gallimard), Mondes récitatif (B. Dumerchez,. Temps (L’Harmattan).
DÉSINCARNE OCEAN SOCIAL

TROUÉE IMMATÉRIELLE

MAINS NOUÉES SUR LE CHEMIN D'UN
CRI
SILENCE ICÔNE LÉTHALE LE DOS TOURNÉ BLOC INERTE

ET NOIR FOURMILLEMENT

DEMEURE
ESPACE VIDE QUE
RIEN NE TRAVERSE

Entrailles
extraire Zed

Sur une carte du ciel elle se penche: " voir" le destin de Zed,
nouveau-né, des grappes atroces d'événements annoncés.

Elle - Salle à manger, orifices-hublots : dehors dedans, ventre
d'hectare d'ombres, et au-dessus
Tête-îlot de dépressions.

Lui -
alcoolique-cadavérique: l'autre géniteur.

Premiers dards
dans la pellicule laiteuse de
" l'âme ".

Ecoles. Zed exècre savoir-fanal, éventail de gestes acéphales.
besoin-phénix de haine contre maîtres et élèves,
Dix ans. Rien. La vie, Rien.


Foyers pour " adolescents difficiles ", corps
exsangue de lumière tourné contre les lois.
Depuis. Oeil de crise, luire-nuire, échouer:
chambres psychiatriques.

Vides de plus en plus grands, boire quatre litres de
trichloréthylène, être réanimé.
ne plus se retrouver:
rabroué-nié, tenter de poignarder l'épaule du chef de service.

Sexe désert ponctué de prostituées

Jour après jour :
flux d'apparences.
flots de cendres.
Relâché, se réfugier. Appartement maternel euphories puis
crépuscules, sang où pulse l'écharde des
non-dits, enterre rêves, et, avec bouteilles, ou seringues,
reprendre élan vers
le pire.

Miroir social
nuit avale nuit

Soir: expulsé d'un bar, tête-temps incandescent, prendre sa
voiture, chemin d'éclipse, revenir percuter le vigile-
mortellement.

Réclusion de Zed : airs en récifs de cris, pendule d'abattement-
fureur. médicaments-cellules.
geysers aussitôt re colmatés, gestes plus lents que des nuages,
mitard-vortex, reste temps néant-béant, corps de plus en plus
reclus, périlleux.