Rock
Mes disques ne sont pas à vendre. Non mais !
Michel "Screaming" Espag
mercredi 12 septembre 2007

Rock

Michel "screaming" Espag


Michel
Dessin Matthieu Moreau - 2007

Mes disques ne sont pas à vendre !
Non mais.(partie one).

Disco-Revue et Bonjour les amis
étaient Rock and Roll !

Total perfecto à Patrick Eudeline, rock-critic, ex-chanteur d’Alphalt Jungle et aujourd’hui avec les Beaux Gosses. Ainsi qu’à Philippe Manœuvre toujours accro aux Stones, comme une moule à son rocher. Ce qui mérite une médaille en brown sugar.

Ce cher Lou Malevit vient donc de décider de parodier une rubrique de Rock & folk et de mener l’interrogatoire de votre serviteur dans une auto-tampon. Vu que j’achète R & F depuis le premier numéro, Phil Man ne va pas nous flinguer pour plagia.
Allez, roule Malevit, me laisse pas angoisser.

Mes disques ne sont pas à vendre !
Non mais.(partie one)

L.M : Le premier disque acheté ?

M.S.E : Je répondrais trois super 45 t, des Vince Taylor en solde à Pigalle (4 fr l’un ou O,70¤). Je pouvais avoir les même titres sur le 33t 25c "Le rock c’est ça" pour 12f, j’ai choisi les petites galettes, avec ce super "Shaking all over", je ne connaissais pas l’original de Johnny Kid. A cette époque, Vince était déjà un roi déchu. Mes parents m’avait offert aussi Halliday, les morceaux du film "Les parisiennes", avec "Retiens la nuit", qui cartonnait dans le hit-parade de S.L.C sur Europe 1, mais bof, le seul titre qui me plaisait était "Sam’di soir" un rock écrit par Aznavour. J’étais gamin et j’avais choisi le camp de la génération précédente, celui des blousons noirs, la minorité agissante quoi !

L.M :Quels sont les premiers rockers que tu as découverts ?

M.S.E : Ce sont des blousons noirs ou dorés qui m’ont fait entendre
Ray Charles et John Lee Hooker. "What’d I say" et "Shake it babe",


La claque, je suis devenu accro et je haïssais les yéyé.
Qu’on les pendent haut et court ! Ces gnangnan, Non mais.

L.M : Quelle place pour le rock des pionniers en France ?

Gene Vincent

Dessin Matthieu Moreau - 2007

M.S.E : Rien. Sur Radio Télé Luxembourg futur RTL, les seuls chanteurs valables, étaient Léo Ferré, Edith Piaf et Jacques Brel, les seuls qui avaient de l’âme et du coffre. A ses tous débuts, SLC passera Gene Vincent, les Chaussettes Noires etc.... Pour les mags, j’étais trop minot pour Disco Revue. J’ai acheté la dernière version, ainsi que Les Rockers et Bonjour les amis. Et pour trouver des disques, coton, il fallait faire les puces et les disquaires de quartier, le rock était (presque) inexistant. Il a fallu la Beatlesmania pour décoincer tout ça. On découvrait par hasard des trésors : Little Richard, Fats Domino, Jackie Wilson, Chuck Willis ou Esquerita.

L.M : Tu portais le perfecto ? Tu soignais ton look.

M.S.E : Le perfect à 10 ans non, ma mère a refusé de m’en acheter un. Trop voyou. Par contre, j’ai été un des premiers à porter un Levis dans mon école. C’était très mal vu. On le grattait avec un couteau pour le vieillir. Je portais aussi une gourmette, une chaînette avec médaille de Gegene, pas Ste Rita, et une bague à tête de mort, achetée dans une fête foraine. Cela suffisait pour être une menace.

.M : Des souvenirs de tes débuts de rebelle ...

M.S.E : Ma mob, vers 13 ans, avec peintures (Cochran sur le réservoir), et noms de mes rockers préférés.
Plus fanions avec crâne et tuyau d’échappement bourré de métal pour faire du bruit. Les gendarmes nous arrêtaient pour lire les inscriptions ou nous casser les pieds pour un feu arrière brisé.
Plus tard, un copain aura une traction noire. Je peindrai en blanc des personnages dessus et on roulera en écoutant le mange- disque à fond. The Lafayettes "Nobody but you" ou "Jocelyn" par les Rigthout Brothers, c’était la liberté, c’était le rock and roll.

L.M :Tu vas pourtant faire partie des mods devenu ado, et zaper les pionniers ?

M.S.E : Ringo Starr disait qu’il était un Mocker. J’avais les fringues anglaises et les cheveux longs, mais j’écoutais autant Ge(ge)ne

Vincent que Ronnie Bird. Je n’aimais ni les chapelles, ni les vieux cons rocker bloqués fiftees. J’ai eu des problèmes avec le fan club pur et dur de Vince. Qui, moins sectaire que ses fans se laissera bientôt pousser les tifs à la P.J Proby. Le rock serait mort sans les Beatles. La daube Cloclo et Sheila nous pourrissait les tympans, ils ont balayés ces nulos. Mon crédo : attachons ces yéyé les pieds recouvert de sel près d’une chêvre, leur sœur. Na !

L.M : Alors, Beatles ou Stones ?

M.S.E : Les deux. Je détestais "She loves you". Mais avec "Twist and shout", reprise des Isley Brothers, les Beatles m’ont scotché. Je me souviens d’avoir écouté un juke- box gueuler "I won’t be long" dans une ancienne boucherie toute en carrelage blanc, avec les crochets sur les murs. Et tous ces vieux rockers qui martyrisaient les flippers. Quel barouf. J’adorais cette ambiance. Les Stones, eux, m’ont démoli avec "I’m a king bee". J’allais remonter à la source et aimer Slim Harpo, Elmore James et Howlin Wolf. Démente leur version de "I wanna be your man", que leur avait refilé les Beatles. Les uns était rock blanc, les autres Rythm’and blues noir. Ecouter sur sa platine tantôt l’un tantôt l’autre, wouah, le nirvana ! En fait mon groupe :The PrettyThings, période"Rosalyn".Ils se la jouaient méchant, avant qu’ils ne deviennent hippies. Maintenant j’apprécie mieux leur album "S.F Sarrow", trop en avance ce premier Opéra rock, réaliser avant le "Tommy" des Who.

L.M : Pédale Wha-wha et fuzz, avec des nouveaux groupes.

M.S.E : Sûr, les Them avec "Gloria", les Who avec "My Generation", les Yardbirds avec "For you love", des tubes- platine. Mais les albums de tous ces groupes, Animals, Kinks, Troggs, Creation, Action, etc... étaient (presque) entièrement très bons. Une période faste, sauf pour le porte-monnaie.

L.M : Le rock va évoluer rapidement...
De la chaîne à vélo à la tenue en poil de chêvre afghane.

M.S.E : Parle à ton gourou, je plane. Avec les Beatles et "Tomorrow never knows" le premier morceau psyché, puis le premier concept album "Sergent Peppers" que j’écoutais en boucle, et Pink Flyod avec Syd Barret "The Piper at the gates of dawn".Puis, les Stones avec l’album "Between the buttons" ou le titre "Have you seen your mother, baby,standing in the shadow".
Puis, entre encens et acide, l’intégrale de la planête Jimmy Hendrix. Le summum pour moi : "Good vibrations" par les Beach boys. Et, toutes ces pépites oubliés : The Easybeats avec "Friday on my mind", The Smoke "My friend Jack",The Sarrows "Take a heart", Procul Harum "A whiter shade of pale", The Move, The Electric prunes, The Zombies. Les très riches heures psycho de la pop. Prenez donc ces trips, pour réchauffer le cœur de votre discothéque idéale.

L..M : Ton premier concert qui, Danny Boy et ses Pénitents au Cirque Pinder ?

M.S.E : Non, mais j’y ai vu, hélas, Gloria Lasso. Mon first concert rock, était organisé par "Les copains et copines Meunier" avec les Small Faces, un peu trop gentil pour moi, et la première mouture des Moody Blues, qui étaient fabuleux avec "Bye bye bird".
J’ai vu des pionniers du rock comme Bo Didley ou S.J Hawkins plus tard.

L.M :Tu n’achetais plus que des disques mod et pop ?

M.S.E : Pas uniquement. Je n’oubliais pas mes premières amours. Les premiers rockers évoluaient. Vince avec "The man from El Passo", Gene Vincent avec "Bird doggin" ou Little Richard avec "Do you feel it". Tout cela était excellent. Et puis les Creedence Clearwater Revival avec le collector "Suzy Q". Du neuf avec...

L.M : Quelques uns des meilleurs 33t, top of the pop 60’, que tu es acheté ou volé ?

M.S.E : Me vient à l’esprit, le premier Pretty Things, acheté aux puces de Portobello à Londres, un mono. Puis le "Disraelli gears" des Cream, le "Music in a dolls house" de Family et le "Who’s next". Et pour les deux boss : "Revolver" des Beatles, et "Beggars the Banquet" des Stones. On trouvent des bonus sur les CD. Sauf pour les deux derniers radins, qui estime que leur travail étant parfait, rien à rajouter. Il reste les pirates, pour les inédits.

 

James Brown

 

Dessin Matthieu Moreau - 2007

L.M : La cata pour le chanteur 60’ sans son groupe, on laisse bêton ?
M.S.E : Oh ! que non. Lennon et Mac Cartney ont rarement déçu. John et le cri primal du premier Plastic Ono band, "Imagine"... Paul le survivant avec Wings "Band on the run". Un Macca fabuleusement fab aussi sur "Driving rain". Et son petit dernier
"Chaos and création in the backyard", ou il joue de tous les instruments. Beatles à lui tout seul. L’ Eric Burdon, lui est un foutu animal avec "When i was young". TinaTurner pensait qu’il était 100% black, d’après sa voix. Et, sur son dernier CD, il hurle le blues encore mieux. Quel "great survivor" des excés en tout genres. Sir Mick Jagger seul, à part "Memo from Turner" du film "Performance" rien, des albums mal foutu et limite disco.
Le cascadeur de cocotier Keith Richard à fait sur 45t "Run Rodolf run" de Chuck Berry, très bien. Mais, Il est le guitariste des Rolling point. Ils ne casse pas des cailloux hors du "meilleur groupe rock du monde", ces deux là !

L.M : Le rythm’ and blues revient en 60’ dans une nouvelle formule plus musclée, ça chauffe !

M.S.E : Oui, en plus explosif, c’est la collection "R’and B formidable" chez Barclay. J’avais aussi trouvé un 45t Acto U.S d’Otis Redding avec "Mister Pitiful". Et je m’éclatais avec Aretha Franklin, Salomon Burke, Wilson Pickett et son "Mustang Sally". Le"What is soul" de Ben E King en boîte, c’était le "pied" pour le dance-floor. Et la max classe délire : Ike et Tina Turner reprenant les blancs-becs Stones ou Beatles, juste retour. Spécial dédicace à James Brown pour "Money won’t change you", deux faces de 45t obsédant, le "Boléro" de Ravel revisité soul music.


CBGB's (JPG)
Dessin Matthieu Moreau - 2007

L.M :C’est aussi "dansant" avec la guerre du Vietnam.

M.S.E : Je me branche The Fugs "Turn on/drop out", et aussi Bob Dylan devenu électrique avec "Bringing it all back home" et "Highway 61 revisited". Fini la coupe "marine". Les pétards tournent aussi vite que les vinyls. L.S.D dans le café et gâteau au shit au p’tit déj. Notre monde en 45t n’est pas que planant, c’est Steppenwolf "Born to be wild", MC5" Kick out the jams", les Stooges "Raw power", les Blue Cheer et leur version hard du "Summertime blues" de Cochran. Et bien sûr, les Shanana qui caricature les "tendres années" du Rock and Roll 50’, devant les Hippies écroulés de rire et d’autres choses.
Lou Malevit et Michel "screaming" Espag

P.S :Patience, retour de nos double zéros dans :(Suite face B, Partie two).