Textes comptemporains
Fernando Arrabal
mercredi 24 janvier 2007

En l’absence de BHL un assistant avait rédigé les biographies des collaborateurs et m’avait déclaré mort. Voici ma réponse  :

Si le grand Pan est mort
Suis-je encore vivant ?
Plaignez mon triste sort...
J’ai besoin du divan.
Je me suis bien tâté
Je sens battre mon cœur
Il n’a pas de raté
Pas non plus de rancœur.
Tout comme le poète
Qui franchit l’Achéron
Ai-je perdu la tête ?
Plus rien ne tourne rond.
Car ici dans ces pages
On m’a fait disparaître
Sans un tueur à gages
(Etre ou bien ne pas être ?)
Cette répétition
Est avertissement
Mais non récréation
Ni divertissement.
Quand le vide vous happe
On se sent tout tremblant
De passer à la trappe :
Le pire châtiment.
Pas de souper funèbre
Avec une statue
Entourée de ténèbres
Et qui d’un doigt vous tue.
Voilà je ressuscite
Rassure mes amis ...
Bien que je me suscite
Encore plus d’ennemis.

Arrabal