L’avenir de l’enfant
Notre fils est trop paresseux
Voleur, menteur, bon à
rien,
Qu’allons-nous en faire
Adrien ?
Ne t’inquiète pas
mon Elise
Il a son avenir en main
Et a les qualités
requises
Pour faire un bon politicien.
Justice
Récemment, Dieu se vit proposer par Saint Pierre
Une nouvelle loi
Qui ne manquerait pas
D’emmerder tous les milliardaires,
Ces rapaces, ces sangsues
qui aiment
Beaucoup trop leur galette
pour en faire profiter
Les petits vieux frileux,
les prolos exploités.
Il suffirait, dit-il à
notre divin père
Que vous leur permettiez
d’emporter leur pognon,
Leur or, leur argent,
leurs titres, leurs actions
Avec eux, dans leur bière.
Chaque centime leur vaudrait
Un siècle ou deux
chez Lucifer.
Propos amoureux tenus par ...
Un médecin :
Quand je vous aperçois,
ma tension s’emballe,
Je ressens un frisson
dans l’épine dorsale
Mes neurones se bloquent,
mon cœur part en cavale
Mon taux d’adrénaline
monte à la verticale
Un technicien :
Mes rouages qui d’ordinaire
Sont huilés à la perfection,
Prennent du jeu et sans raison
Se mettent à tourner à l’envers
Quand j’aperçois votre châssis
Débouler dans mon
univers.
Un paysan :
Cré vingt Gu, la
Marie !
C’est-y pas Dieu permis
!
Quand j’te vois, j’en
oublie de tirer ma piquette
Ou d’aller à l’étable
pour traire la Blanchette.
J’en deviens tout bazu
quand j ’vois tes mamelons
Qui dressent sous ta blouse
Et j ’reste piqué
là, dans la cour, comme un con,
Les deux pieds dans la
bouse !
Un ecclésiastique
:
Ta seule vue, chère
enfant,
Fait jaillir sous ma robe
des sentiments coupables
Qui grossissent à
vue d’œil et je suis incapable
De tenir à deux
mains cette œuvre de Satan
Et rien que de songer
au démon qui l’habite,
Je m’en vais de ce pas
tremper mon goupillon
Dans un verre d’eau bénite.
Un militaire :
Madelon tu es belle, comme
une mitrailleuse,
Comme un char d’assaut
neuf, comme un camion bâché
Tu n’es pas sans savoir,
Ô, toi ! Cruelle gueuse !
Que sous cet uniforme,
discrètement caché,
Sommeille le lancier le
plus vaillant du monde
Qui, se gonflant d’orgueil
quand il te voit passer,
Pointe aux cieux fièrement
sa tête rouge et ronde
Et durcit à tel point que je ne puis pisser !
Errare humanum est
Il voyait des éléphants roses,
Des souris bleues, de
serpents verts
Pour Esculape, il était
clair
Qu’il s’agissait d’une
cirrhose.
Il s’en fallut de peu
de chose
Qu’il n’achève
son pauvre patient
En le forçant à
ingérer
Tout un tas de médicaments.
Un jour, le savant médecin
S’aperçut, ce fut
pur hasard,
Que notre homme était
daltonien.
Ayant placé sa
foi dans les grands spécialistes
Ce crédule benêt
Fut soigné par
un oculiste.
Divine invention
Dieu dit un jour : " les hommes veulent me ressembler,
Si je les laisse faire
Ils me prendront la
terre
Puis finiront bientôt
par me donner congé
Et si je veux garder
la main,
Il faut que je trouve
un moyen
De me garder de ce
danger "
Il se mit au travail pendant
mois et semaines
En ne ménageant
pas plus son temps que sa peine,
Jusqu’au jour où,
sorti de son vieil atelier,
Il fit vibrer les cieux
en hurlant un " ça y est !
J’ai à la fin des
fins trouvé la solution "
Son visage arborait un
large et franc sourire,
Il venait d’inventer les
cons
Qui, depuis ce temps là, prolifèrent à loisir.
Symphonie pour gueule de bois et orchestre
Deux fanfares, trois régiments
De blindés et des roulements
De tambour, des volées d’obus
Voilà ce que j ’ai sous le crâne
Quand d’aventure j ’ai trop bu.
Sagesse paternelle
(honteux plagiat de la fable de La Fontaine " le laboureur et ses enfants
"
un malheureux smicard
sentant sa mort prochaine
fit venir ses deux filles,
leur parla sans témoin.
Gardez-vous, leur dit-il
des jeans et des baskets,
Mettez-vous en valeur,
soignez votre toilette
Raccourcissez vos jupes,
échancrez vos corsages,
N’ayez plus cet allure
de petits souillons sages.
Trop de femmes honnêtes
se crèvent au labeur
Et triment il faut voir
comme,
Croyez-moi, le travail
ne nourrit pas son homme !
Le vieillard s’éteignit,
laissant pour héritage
Cet ultime conseil à
ses filles trop sages
Qui méditèrent
après sa mort
Sur le fait qu’elles étaient
assises
Sur le plus précieux des trésors.
Deux poids deux mesures
Dis, maman, si je meurs, est-ce que j ’irai au ciel ?
Mais bien sûr mon
chéri,
Quelques péchés véniels
Ne t’interdiront pas l’entrée
du paradis
Même après
avoir pris l’argent des commissions ?
Mais bien sûr mon
chéri, voyons !
Même si j ’ai subtilisé
La boite à médicaments
de mémé ?
Bien sûr mon chérubin,
Elle en est morte, certes,
mais c’était son destin.
Même si j ’ai crevé
les pneus du voisin
Et mis un gros pétard
à la queue de son chien ?
Mais bien sûr mon
doux cœur,
Ce n’est pas quelques
blagues qui fâchent le Seigneur !
Et même si j’ai
dit hier au soir à papa
Qu’un beau monsieur venait
quand il n’y était pas ?
Alors là, petit
salopard, si tu as dit ça à ton père
Je te jure que tu rôtiras dans les fournaises de l’enfer !!
La vie est ainsi faite
A vingt ans, on vit l’amour
fou, A quarante, on se tempère
A soixante, on donnerait
tout
Pour pouvoir changer d’atmosphère.
La vie à deux n’était
que fête
Au début, alors
qu’aujourd’hui,
Chacun de nous tout bas
se dit
" Bon Dieu ! Lâche-moi
donc les baskets !! "
A la découverte de l’homme
Deux hommes de Cro-magnon
fermement discutaient.
L’un désirait de
l’autre qu’il troquât un mammouth
Contre je ne sais quel
outil de pierre taillée
Et quelques peaux de buffle
ou de renard cendré.
La discussion dura jusqu’à
la nuit tombée
Et se poursuivit tard
à la lueur des flammes
Le premier (le malin)
dit à l’autre balourd :
" Donne-moi le mammouth,
je te donne ma femme "
l’autre ayant réfléchi
accepta, c’est ainsi
Que naquit ce jour là
la première escroqu’rie.
Recette de cuisine
Prenez un conseilleur,
ni trop fin ni trop gras
Et bardez-le alors de
feuilles de " ya qu ’à "
Bourrez-lui dans le groin
un " moi si j’étais vous.. "
Puis avec de la pâte
de " moi à votre place "
Mastiquez tous les trous.
Deux feuilles " d’il
faudrait " calées sous les aisselles
Un " croyez-moi mon
cher " planté dans les narines
Un " oui mais "
deux " mais si " piqués dans les oreilles
Puis ligotez le tout avec
ficelle fine.
Enfin, d’un geste prompt,
enfilez dans le cul
Une broche à rôtir
assez longue et pointue,
Sur un grand feu de bois,
tournez la manivelle.
Faites griller la bête
jusqu’à calcination,
Il faudra bien deux jours
pour parfaire la cuisson
Puis, sans scrupule, foutez
le tout à la poubelle !