La Cité du Raide Chaussée.
Etat des lieux d’un étau d’état
Enfants de ce destin d’accueil
Naissance d’ordonnance coloniale
Nous
Nés français entassés, emparqués
A bord de votre machine à vice
Le temps passe
Les générations de parents changent
La cité se dépeuple de vos classes rurales
Changement d’atmosphère radical
Depuis dans l’ascenseur tribal
Après leur départ
La savane est mille fois étiquetée, restructurée
Autant de fois réhabilitée, divisée
Enflammée par l’étincelle des pyromanes mandatés
Mission des braconniers d’Etat
Entretenir le désert culturel de nos horizons
Combien de fausses couches de peintures
Et de briques collées, supportent nos murs ?
Façade d’échecs couleur “faux projets
Ils font de nous les tableaux du nouveau millénaire
Que nous ne sommes pas
Fixés, encadrés, au silence néant de la modernité.
Mais notre mécanisme est toujours là
2000 fois plus dur
Il s’adapte au temps, à l’évolution de l’espace
A une autre jeunesse majoritaire
Clairvoyante
Assoiffée de liberté
Energie mouvementée, que vous voulez canaliser
A chaque fois, nouvelle méthode
Nouvelle prison, nouveaux symptômes, nouvelle étiquette.
Volonté acharnée de la faire régresser
Massivement, vous la déconcentrez
Vous, vos complices de bonne conscience
Vous imposez le silence.
Ecoles blindées,
Système éducatif nationalement complice,
Localement inapte.
ZEP Zone d’Education Planifiée
Pour un départ prématuré d’une majorité de muets
De virés,
De futurs intérimaires,
Amers locataires d’un système prémédité,
Ils serviront de combustibles aux différents propriétaires.
Comme unique objectif des dirigeants de ce camp
Camp de concentration des temps modernes
Maintenir le régime mental du grand laboratoire
A étouffer la pensée contestataire celle de comprendre ce qu’il se passe.
Police : Bavures commises d’office dans nos grandes démocracités, combien ?
Avocat : D’office commis d’injustices
Justice Paix de nos gardiens
R-G : Ombre d’une sous-société, thématisée au m2.
Associations de communauté à mouvements limités
A la conso-nation à bon marché
Pour atténuer les masses de colère
Devant vos guichets de banques
De retraits alimentaires
Nécessaires aux étalages de mini-prix
Sans label
Sans garanties
Au goût pervers qui prolifère
La survie
Humaine braderie
A nous rendre économiquement sédentaire
Accrochée à vos trottoirs
Conséquence du dégât tarifaire,
Pour la masse vulnérable tributaire des dortoirs.
Nos rêves encadrés
Se reflètent
Sur vos murs figés.
Au raide-chaussée, la jolie promenade du Val Fourré fleuri
Ses champs de ronds points
Son orientation sociale, médico-répressive,
Ses lacs, ses parcs artificiels
Ses belles structures sportives,
Architectures pénitentiaires
Pour mieux tourner en rond
Sous les saisons de vos regards.
Saïd Hadij - 2006
Artiste au Val Fourré - Mantes La Jolie
Site de l’artiste : http://www.saidbahij.net/
Photographies : Marlène Mauboussin